L'actualité des marchés financiers et des trackers ESG, présentés par Kimpa
Kimpa vous présente l'actualité des marchés en Juin 2022. Dans ce point marché, un premier semestre considéré comme le plus difficile depuis 5 décennies, la guerre en Ukraine et les risques d'approvisionnement énergétique de l'Europe, la hausse de l'inflation avec pour conséquences une politique monétaire restrictive, ainsi que le ralentissement de la croissance en Chine en raison de la persistance de la politique zéro covid ont été les sujets qui ont inquiété les marchés.
Incertitude, fluctuations des cours, performances négatives .. Kimpa décrypte tout cela pour vous.
Informations clés à retenir
Indices traditionnels au 30 juin :
Aux États-Unis, le S&P500 est en baisse de -8,16% ce mois-ci.
Quant au Nasdaq, indexé sur les valeurs technologiques américaines, il est en baisse de -7,86%, une baisse plus modérée par rapport aux dernières publications.
En Europe, l’EuroStoxx 50 affiche une baisse de -9,29%, et le CAC 40 une baisse de -9,1%.
Indices ISR au 30 juin :
Aux États-Unis, le Dow Jones Sustainability Index chute de -5,94% ce mois-ci, et enregistre une performance YTD de -12,57%.
Concernant l'Europe, le CAC40 ESG affiche une performance de -9,48%, et de-19,16% sur l'année.
Politiques monétaires :
La FED a relevé ses taux directeurs de 75 points de bases ce mois-ci, pour atteindre des taux d’intérêt à court termes de 1,75%. Quant à la BCE, une hausse de 50 points de base est attendue au mois de juillet, ce qui mènerait à des taux d’intérêt aux alentours de 1,25%. D’autres banques centrales poursuivent leur hausse de taux directeurs également, comme la Banque d’Angleterre et suédoise.
Inflation mondiale annuelle :
États-Unis : 9,1%
Europe : 8,6%
France : 5,8%
Espagne : 10,2%
Change :
EUR/USD : 1,05 (-1,9% depuis le 31/05/2022)
Crypto-monnaies :
Le marché de la cryptomonnaie poursuit sa chute, le Bitcoin et l’Ethereum sont respectivement en baisse de -47,06% et -60,81% sur ce mois de juin. Les deux principales crypto devises ont subi une baisse deux fois plus importante que celle du S&P 500.
Les trackers traditionels:
Point Marché Approfondi par l'équipe Gestion Privée
Contexte macro-économique :
Au cours du premier semestre 2022, les actions et les obligations ont enregistré des performances fortement négatives. Le mois de juin semble suivre cette conjoncture.
Pour cause, le contexte géopolitique et les politiques de resserrement monétaire continuent d’alimenter l’instabilité des marchés. Le S&P 500 a connu son pire semestre depuis 52 ans, avec une chute de 20 %. Il en est de même pour le CAC 40 qui enregistre une perte semestrielle de plus de 18%.
Le marché obligataire connait un passage difficile également, les rendements des obligations d'État à 10 ans ont augmenté, avec un risque accru de creusement des écarts de rendements entre États européens. La cause principale étant la hausse des taux d’intérêt et la non-mutualisation de la dette en zone euro. En réponse au creusement des écarts de rendement, la Banque Centrale Européenne (BCE) lancera un programme d’achat d’obligation, notamment celles émises par l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce en utilisant le produit d’échéance de dettes françaises, allemandes et néerlandaises.
Face à l’envolée persistante de l’inflation, les Banques centrales continuent de poursuivre leur resserrement monétaire. Avec pour la Réserve Fédérale (FED) une augmentation de 75 points de base de son taux directeur en juin, et pour la Banque Centrale Européenne (BCE) une augmentation de 50 points de base prévue pour juillet.
Concernant la Banque centrale suédoise, cette dernière a relevé son taux d'intérêt de 50 points de base pour le porter à 0,75 %. Il s'agit de la troisième hausse de taux, et d'autres hausses sont encore attendues. La Banque d'Angleterre a procédé à la cinquième hausse des taux d'intérêt au Royaume-Uni depuis décembre.
Ainsi, le prochain défi des Banques Centrales est de mesurer leur politique monétaire afin d’éviter une forte récession économique.
Europe :
L’inflation en Europe poursuit son envolée et atteint désormais 8,6% sur ce mois de juin. L'inflation des prix alimentaires s'est également accélérée, passant de 7,5 % en mai à 8,9 %.
Ces records contredisent les premières projections de la BCE qui se prononçait sur une hausse des prix transitoire, or cette dernière semble durer. En réponse à ceci, une hausse des taux directeurs de 25 points de base est prévue pour juillet, et septembre. Ce qui nous mènerait à des taux directeurs aux alentours de 1,25%, l’autre problématique à laquelle doit s’adresser la BCE est celle de la fragmentation de la dette en zone euro.
En effet, pour la première fois en 11 ans, le risque d'une crise de la dette dans la zone euro a été ravivé, creusant les différentiels de taux d'intérêt imposés aux pays d’Europe du Nord et du Sud. Pour éviter cette fragmentation, la BCE a d'ores et déjà promis un nouvel instrument « anti-fragmentation » qui consisterait à un programme d’achat d’actif auprès de pays très endettés et pour qui il serait dangereux de voir leurs taux d’intérêt fortement augmenter, comme l’Italie.
La guerre en Ukraine continue de peser sur les prix alimentaires et de l’énergie. Pour cause, un grand nombre de denrées alimentaires sont bloquées en Ukraine, ce qui pourrait peser très lourdement sur les économies les plus fragiles et dépendantes des importations.
Enfin, le PMI composite poursuit sa baisse en zone euro, avec une diminution de 2,9 points pour s’établir à 51,9. Légère baisse mais correspond toujours à un phénomène de croissance supérieur à 50.
États Unis :
Aux Etats-Unis, l’inflation accélère encore en juin pour atteindre un taux de 9,1% sur un an, la politique monétaire de la Réserve Fédérale (FED) semble difficilement porter ses fruits. En effet, la Réserve fédérale a relevé son taux directeur de 0,75 % le 15 juin, ce qui constitue la hausse de taux la plus importante aux États-Unis depuis 1994.
À la suite de cette augmentation, les taux d'intérêt à court terme passent désormais de 1,50 % à 1,75 %. Au moins 7 hausses sont attendues d’ici la fin de l’année, ce qui devrait nous amener à des taux directeurs de 3,25 à 3,75%.
Également, l’indice des prix à la consommation publié le 10 juin affiche une augmentation de 0,3 points, soit +8,6% sur un an et +1% sur le mois. Tandis que la confiance des ménages continue de se dégrader.
Par ailleurs, le PMI composite (Purchasing Hanger’s Index) est affiché à 51,2 contre 53 attendus. L'ampleur de la baisse a été encore plus grande dans l'activité manufacturière, passant de 57 à 52,4.
Alors que l’origine de l’inflation européenne est liée à un choc d’offre, c’est plus nuancé du côté des États-Unis. L’origine étant également liée à un excès de demande, alimenté par un marché de l’emploi sous tension. En effet, en un an l’économie américaine a créé plus de 7 millions d’emploi, avec un taux de chômage à 3,6% et des démissions en masse liées à la facilité de retrouver un emploi. La demande a également été fortement stimulée par le gouvernement durant la crise du COVID qui a versé des chèques d’aide à l’ensemble des ménages.
Cette nuance d’origine d’inflation entre les États-Unis et l’Europe, explique en partie l’action plus agressive de la FED en termes de politique monétaire.
Asie :
L’économie chinoise est en large opposition avec les autres économies développées, la conjoncture économique s’accélère portée par l’assouplissement des mesures sanitaires et le plan de soutien du gouvernement.
En effet, en contraste avec les autres économies, le PMI composite affiche une nette hausse, de +3,6 pour la composante manufacturière et +5,2 pour les services.
Il en reste que le secteur immobilier chinois connait toujours des difficultés. Elle reste également très dépendante de la demande extérieure. Face au conflit entre l’Occident et la Russie, cette demande peut se fragiliser.
Du côté du Japon, après plusieurs décennies de déflation, l’inflation dépasse l’objectif de la BoJ avec 2,5%. Ceci est dû à la forte augmentation des matières premières et une faiblesse du yen importante. À priori, la BoJ ne souhaite pas procéder à une augmentation des taux directeurs pour le moment.
Conclusion :
Il est de coutume de dire qu’une baisse significative des marchés telle que celle que nous avons vécue au cours de ce premier semestre amène des opportunités d’investissement et des “points d'entrée” intéressants.
Nos échanges récents avec les gérants nous amènent néanmoins à adopter une attitude plus prudente dans un contexte de forte volatilité sur les actions, de crainte de récession plus violente que prévue, et de politique de remontée des taux qui devra être finement pilotée par les banques centrales pour éviter une récession ou éviter une récession plus violente qu’anticipée (cf les taux longs inférieurs aux taux courts aux US, cette inversion de la courbe des taux étant un indicateur probable de récession)
Ainsi nos recommandations vont aujourd’hui privilégier des sous-jacent de qualité (sociétés ayant montré un modèle économique générateur de marges, et dotées de trésorerie importante), conserver un biais Européen dont les gros exportateurs devraient bénéficier de la faiblesse du change €/$, et privilégier des stratégies de portefeuilles obligataires directs, produits hedgés, et conservation de liquidités importantes, dans l’attente de directives plus claires du marché.
Sauf à adopter un profil de risque agressif, le consensus des gérants indique qu’il est encore trop tôt au vu des incertitudes sur l’inflation, du rythme de remontée des taux, de pour se repositionner sur des actifs risqués (actions de croissance, matières premières sensibles à ce facteur, secteur technologique ou crypto actifs).