En septembre, les acteurs restent sensibles aux nouvelles économiques et réagissent aux nouvelles des taux et de l’emploi, notamment aux Etats-Unis. La volatilité reste présente mais une tendance positive se maintient, avec des différences entre les blocs et secteurs.
Les acteurs restent sensibles aux nouvelles économiques et réagissent aux nouvelles des taux et de l’emploi, notamment aux Etats-Unis. La volatilité reste présente mais une tendance positive se maintient, avec des différences entre les blocs et secteurs.
Aux États-Unis, la baisse des taux tant attendue est devenue réalité malgré une certaine peur sur la détérioration de l'emploi qui a créé des épisodes de volatilité au mois d’août. Toutefois, le scénario désiré de “soft landing” semble être en bonne trajectoire.
En Europe, les marchés se voient encore affectés par les bouleversements politiques récents, mais paraissent tirer profit des bonnes nouvelles américaines pour confirmer une trajectoire positive sur le mois de septembre..
En Chine, le gouvernement réagit fortement face aux difficultés économiques et commence à instaurer des politiques de relance plus importantes. L’Inde continue à attirer l’attention internationale et conserve la bonne performance de ses indices. De son côté, le Japon a connu des épisodes d'extrême volatilité au cours des dernières semaines mais reste sur une tendance globale positive sur l’année en cours.
Impact sur les marchés financiers
Ces dernières semaines s’inscrivent dans une tendance globalement positive, ponctuée d’épisodes de forte volatilité.
En Europe, l’indice de référence, l’EUROSTOXX 50, affiche une légère hausse de +0,86% sur le mois de septembre. Le tout après un début de mois rude et une forte baisse de plus de -4% suivi d’une récupération sur la deuxième moitié du mois suite à l’annonce de la nouvelle baisse de taux de la BCE.
Outre-Atlantique, une tendance de croissance prédomine sur les marchés. Le NASDAQ 100 et le S&P 500 gagnent +2,48% et 1,07% sur la période, avec aussi une volatilité en hausse.
L’indice MSCI Emerging market connaît à son tour un gain particulièrement important sur ce dernier mois de +6,68%. Cela est dû en grande partie au réveil du marché chinois où le Hang Seng gagne +17,48%.
L’or à son tour progresse de +4,43% reflétant une période d’incertitudes et de tensions géopolitiques où beaucoup de tendances semblent diverger.
Notons également le cours du baril de Brent qui se maintient dans une tendance baissière (-16% sur 6 mois) malgré l’escalade des conflits au Moyen-Orient. Une évolution qui trouverait son explication dans la surproduction de l’Arabie Saoudite et la faible demande chinoise.
Le point macroéconomique
En Zone Euro :
Sur le territoire Européen, Si le mois de septembre s’est conclu positivement, des périodes de forte volatilité se sont présentées. Cela s’explique principalement par une conséquence collatérale du stress subi dans le marché américain, particulièrement attentif au secteur technologique.
Le ressenti instauré sur 2024 se maintient, et les défis économiques inquiètent les acteurs de cette zone, surtout pour la partie manufacturière. L'indice PMI de l’Europe tombe en territoire de contraction à 48,9, plombé notamment par l’entrée en récession de l’Allemagne ainsi que la fin de l'effet “Jeux Olympiques” en France.
L’ancien président de la BCE, Mario Draghi, a partagé son inquiétude sur le défi que l'Europe doit relever. Il note surtout la nécessité d'augmenter la compétitivité du continent face à l’innovation technologique, le besoin d’investissements massifs provenant du privé et du public et les enjeux qui représentent l’augmentation du coût de l'énergie.
En France, le panorama ne semble pas évident, avec une faible croissance de 1% projetée pour 2024, qui devait (et ne le fait pas) permettre de justifier un énorme déficit public de -6%. Cela se traduit par l’ajustement du spread entre la France et les PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne) qui connaissent une croissance convenable.
Aux Etats-Unis :
D’autre part, en Amérique, la dynamique sur le mois fut très similaire, un début de mois tendu puis un rebond attractif pour la majorité du marché. Nous passons d’un environnement dicté par la notion de “good news are bad news” à un retour à la normalité et un “bad news are bad news”.
Plus précisément, depuis la deuxième partie de l’été, la FED paraît être satisfaite avec les projections de l’inflation qui diminuent progressivement vers les niveaux désirés. Mais la crainte de récession, du fait d’un contexte rude pour l’économie par la situation de taux élevés pendant deux ans, reste encore au fond de la réflexion des investisseurs.
Les projections semblent néanmoins encore favorables à la situation recherchée de “soft landing”, renforcée par le message de J. Powell qui ne considère pas être “behind the curve”, indiquant qu’il est serein quant au temps de réaction long qu'il a pris pour diminuer le taux directeur. Une réaction jugée par certains comme tardive.
Nous pouvons dire que la visibilité s'améliore et encourage les investisseurs. Néanmoins, les semaines à venir peuvent être cruciales et les marchés seront certainement réactifs aux nouvelles économiques et politiques. Des consolidations des marchés peuvent survenir si le marché d’emploi commence à se détériorer ou si la croissance perd de l' élan. Pour l’instant, le taux d’épargne, les projections de croissance, la productivité de main d'œuvre et le PMI, rassurent les marchés et préservent la confiance parmi les investisseurs.
Les BRICS+ :
Après plusieurs mois de crise et d’indécision les marchés ont accueilli de façon très positive les annonces de la banque centrale chinoise. Le 24 septembre, le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Pan Gongsheng, a annoncé une baisse de taux inédite. Le taux à une semaine a été abaissé de 1,7 % à 1,5 %, tandis que le ratio de réserves imposé aux banques a été réduit de 0,5 point pour atteindre son plus bas niveau depuis 2018. Des mesures qui devraient permettre d'injecter 127 milliards d’euros dans le système bancaire.
Les marchés ont été surpris par l’ampleur de cette intervention et l’ont saluée, le Shanghai composite prenant plus de 15% en une semaine, le Shenzhen composite, plus de 20%. A l’international, cette résolution est également venue réjouir de nombreux acteurs, à l’image du secteur du luxe français. Pour autant, nombreux sont les investisseurs qui observent cette réaction avec prudence, craignant que cela ne se produise que trop tard.
Le chemin reste long à parcourir et la situation continue de faire le jeu de l’économie et des marchés indiens avec le Sensex qui maintient une progression de 2% sur le mois de septembre.
Au sens large, l’actualité des Brics+ a été dominée par deux sujets : l’annonce de la candidature de la Turquie et la décision de l’Algérie de se retirer de l’union.
Le Japon :
Malgré une tendance nettement positive depuis le début d’année (Nikkei 225 +13% YTD) les marchés japonais terminent l’été dans le rouge (-4% pour le Nikkei 225) après un mois de volatilité.
Le Japon pourrait sortir de plusieurs décennies de déflation, en témoigne l’augmentation surprise de la Banque du Japon de son taux directeur à 0,25%. Une remontée des taux le 31 juillet qui a provoqué un chahut international sur trois jours. Un rappel de l’imprévisibilité des marchés avec une volatilité qui a renoué ponctuellement avec les niveaux des grandes crises (Covid / 2008).
Indices : au 30/09/2024