Dans cet article, KIMPA analyse des alternatives d’investissement pour contribuer au 11ème ODD, qui vise à établir des villes et des communautés durables. Face à l’urgence climatique et sociale, l’Organisation des Nations Unies a établi un ensemble de défis de développement durable à atteindre d’ici 2030.
Face à l’urgence climatique et sociale, l’Organisation des Nations Unies a établi un ensemble de défis de développement durable à atteindre d’ici 2030. Ces défis s’articulent autour de 17 objectifs concrets pour un avenir durable et pacifique pour tous et à travers le monde entier. Ces objectifs, surnommés Objectifs de Développement Durable (ODD), sont un appel universel aux gouvernements, entreprises et particuliers pour relever les défis mondiaux que nous traversons, de la pauvreté à la dégradation environnementale en passant par la famine et l’injustice.
Comme l’affirment les Nations Unies, les villes sont des plaques tournantes pour les idées, le commerce, la culture, la science, la productivité et le développement social. Des villes bien aménagées sont une source d’amélioration économique et de cohésion sociale, dès lors déterminantes pour le bien-être de l’humanité. Si les estimations démographiques se confirment, nous serions plus de 5 milliards à vivre dans des villes d’ici 2030.
Autrement dit, une planification et une gestion urbaine intelligente est indéniablement cruciale pour faciliter la vie en communauté sans en compromettre la croissance économique. Seulement, des problèmes persistent pour atteindre ces objectifs, comme le surpeuplement, l’insuffisance de logements adéquats, la dégradation des infrastructures ou encore la pollution de l’air.
LES CHIFFRES CLÉS
Les moyens pour atteindre ce 11ème objectif sont interconnectés avec d’autres ODDs, tels que l’accès aux biens et services de base, à la consommation et la production responsable ainsi que la réduction de la pollution. Quant à ce dernier point, plus de la moitié de la population urbaine mondiale serait selon les Nations Unies exposée à des niveaux de pollution atmosphérique a minima 2,5x plus élevés que les normes de sécurité.
Selon le Hub Smart City, les villes utilisent 60 à 80% des besoins énergétiques annuels du monde.
La plupart des villes à travers le monde seraient plus vulnérables aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles à cause de leur forte concentration de personnes et de leur emplacement. Si ce problème urbain n’est pas traité et que la résilience des villes n’est pas renforcée, nous sommes amenés à des pertes humaines, sociales et économiques sans précédent.
À l’heure actuelle, il est recensé que plus de 880 millions de personnes vivent dans des bidonvilles, qui constituent avec les taudis un réel frein à la croissance du PIB et contribuent à la réduction de l’espérance de vie. Le monde compte aujourd’hui 21 megacities (mégapoles), alors que nous n’en comptions que 3 en 1975, et 68% de la population vivra en ville d’ici 2050.
Cisco est arrivé à la conclusion que les villes qui fonctionnent sur base d’informations intelligentes, de data, pourront améliorer leur efficience énergétique de 30% en 20 ans.
“ Le 19ème siècle était un siècle d’empires, le 20ème siècle était un siècle d’états-nations et le 21ème siècle sera un siècle de villes ” affirme alors l’ex-maire de Denver Mayor W. Webb.
QUELLES SOLUTIONS D’INVESTISSEMENT POUR LES SMART CITIES ?
Il est désormais possible d’exiger plus de vos investissements qu’un rendement ajusté à un niveau de risque. L’impact investing, c’est mettre au coeur de votre stratégie d’investissement une troisième dimension, celle d’avoir un impact positif sur le monde.
Concernant les smart cities, les thèmes d’investissement* identifiés sont les suivants :
- Le logement durable
- La responsabilisation des communautés
- Le bâtiment écologique
- Les smart cities et la mobilité
Avant de passer à la présentation de solutions d’investissements que nous avons identifiées, nous vous rappelons que la présentation qui va suivre ne constitue pas de la part de KIMPA, une offre d’achat, de vente, de souscription ou de services de conseil en investissements financiers. Cette présentation est une analyse de données et de chiffres sans l’assortir du moindre commentaire ou jugement de valeur quant à son intérêt pour le lecteur.
Cet article vise à illustrer comment le capital d’un investisseur peut contribuer à la résolution d’un enjeu auquel notre monde fait face. Les performances ou données chiffrées mentionnées sont des estimations des gestionnaires d’actifs communiquées à une période donnée et ne sont donc aucunement une garantie de la valeur dudit investissement dans le futur. Si vous désirez réaliser un investissement financier, veuillez vous adresser à votre conseiller qui pourra vous guider vers vos objectifs à la vue de votre situation civile, fiscale et patrimoniale et vous assurer de l’adéquation de l’investissement.
Le logement durable
Partout dans le monde, la pauvreté se manifeste sous la forme d’un manque de domicile fixe et décent. Dès lors, il est primordial d’assurer l’accès de tous à un logement adéquat qui dispose des services de base. Investir dans des solutions de logement pour les plus vulnérables permet de réaliser d’importantes économies pour la société. De la même façon, préserver des logements abordables pour la main-d’œuvre dans les villes et améliorer la vie des résidents permet de créer des communautés plus diverses et plus fortes.
En termes d’investissement, des organisations et des fonds permettent le financement et la construction de logements pour que les plus démunis puissent également avoir un chez soi. Le fonds non-côté Ginkgo x Iglo, assuré par la banque Edmond de Rothschild, investit dans le réaménagement de terrains industriels abandonnés au Royaume-Uni pour les transformer en quartiers urbains dynamiques pour les moins aisés. Le fonds a annoncé une durée d’investissement de 10 ans et un rendement espéré proche des 15%.
De l’autre côté du globe, à San Francisco, le Low Income Investment Fund (LIIF) s’attaque aux inégalités vécues par les communautés de couleur et à faible revenu, notamment en investissant dans des logements abordables pour ces derniers. Ce fonds, dont l’investissement minimum est de $50.000,00 fonctionne via l’émission de dette publique à revenu fixe et a obtenu le rating A- par l’agence de notation Standard & Poors (S&P).
La responsabilisation des communautés
Les villes étant vouées à se remplir graduellement davantage, il est crucial de responsabiliser et de rendre autonome les communautés pour assurer une cohésion sociale. Cette idée requiert un investissement communautaire impliquant le déploiement de capitaux pour des personnes ou des communautés traditionnellement mal desservies, et la promotion d’entreprises ayant un objectif social ou environnemental clair qui bénéficiera aux populations locales.
Pour responsabiliser ces communautés, une piste d’investissement est le fonds de Venture Capital Sangam Ventures, un fonds d’innovation qui injecte du capital dans des solutions de développement inclusif et dans la création de communautés capables de résister au changement climatique. Le fonds a décidé de cibler ses investissements en Inde, et a estimé un horizon d’investissement de 4 ans et un taux de rendement visé de 15%.
Dans le cas d’un investissement côté, le fonds obligataire Access Capital Community Investment Fund. Listé au NASDAQ, ce fonds côté investit dans des instruments de dette soutenant le logement abordable et le développement communautaire desservant les personnes et communautés à faibles revenus aux Etats-Unis. En 2019, le rendement annuel était de 6,73% et le dividende distribué était de 2,59%.
Les Bâtiments écologiques
C’est un fait généralement méconnu de la population mais tout autant interpellant: les bâtiments représentent 18% des émissions mondiales. Il nous faut aller vers des bâtiments plus circulaires, construits à l’aide de matériaux durables et qui ne mettent pas en danger la santé de ses habitants, dont les enfants, particulièrement vulnérables aux produits chimiques des matériaux bon marché. De plus, construire les bâtiments de demain de manière circulaire réduit le coût total de propriété, permettant de créer de nouveaux modèles commerciaux, comme le serait le paiement à l’utilisation. Une solution pour cet objectif est la mise en place d’un passeport matériel pour chaque bâtiment de la planète, qui détaillerait les matériaux, la consommation et serait un gage de transparence.
Par exemple, dans le secteur immobilier, des entrepreneurs espagnols ont mis sur pied le projet “Barrio la Pinada”, qui vise à construire une ville durable, novatrice, saine et prônant la cohésion sociale dans laquelle les gens peuvent travailler, jouer et apprendre ensemble. En d’autres mots, le projet prône l’utilisation de matériaux verts et vise une cohésion sociale pour que chacun des habitants en sorte gagnant.
Dans un registre similaire, OpenPath Investments réalise des investissements dans le secteur immobilier résidentiel. L’entreprise a développé un programme, Urban Village, une approche globale de la gestion de biens qui encourage les résidents à fonctionner comme une communauté traditionnelle. En créant cette communauté, Urban Village améliore la qualité de vies des résidents, et in fine, engrange un impact plus large sur la région locale autour de la communauté. OpenPath Investments a annoncé que cet investissement, qui relève d’un prêt à taux fixe, visait un rendement entre 12 et 14%.
Les smart cities et mobilité
D’après le Partenariat Européen d’Innovation pour les Villes et les Communautés Intelligentes, les villes et solutions de mobilité intelligente nécessitent la création d’un système de mobilité efficace et intégré qui permet d’organiser et de contrôler le transport, d’accroître l’utilisation de carburants de substitution respectueux de l’environnement et de créer de nouvelles possibilités de mobilité collective. Les solutions proposées conduisent dès lors à une diminution de l’impact environnemental.
Pour un investisseur qui voudrait participer à la construction de ces smart cities, une première possibilité est le fonds de Venture Capital Idinvest Partners qui comptabilise plus de 450 millions € d’actifs sous gestion. Ce fonds parie sur le rôle primordial de la technologie pour des villes plus intelligentes. Comme eux l’affirment, les smart cities sont au centre de nombreux secteurs, notamment l’énergie, le transport, la logistique, la technologie immobilière et la technologie industrielle, soit des secteurs où la technologie numérique transforme la conception urbaine et offre aux entrepreneurs des possibilités de concevoir les villes de demain.
Dans le cas d’un investissement côté, une solution est l’ETF (Exchange-Traded Fund) Amundi Smart City UCITS ETF. Ce fonds cherche à répliquer l’indice Solactive Smart City, pour s’exposer aux entreprises impliquées dans le développement des villes de demain. Plus particulièrement, on y retrouve les entreprises des domaines de l’infrastructure publique, de la technologie, du commerce électronique, de la maison intelligente, du divertissement et de la santé. En 2019, le fonds a réalisé une performance de 7,13%.
ET MAINTENANT?
Si vous souhaitez devenir un investisseur à impact, rapprochez-vous de vos conseillers en investissement financiers spécialisés en impact investing qui pourront vous aider à mesurer et connecter les trois dimensions que sont le rendement, le risque et l’impact, et ce à l’image de votre situation patrimoniale et votre profil d’investisseur.