Kimpa présente une nouvelle série d'articles décryptant toute l'actualité des marchés. Dans cette chronique de mai, les politiques monétaires, le secteur technologique, l'investissement socialement responsable et l'inflation occupent le devant de la scène.
1. Informations clés à retenir en mai 2022
Indices traditionnels au 31 mai :
Aux États-Unis, le S&P500 enregistre une légère remontée de 0,6% par rapport au mois précédent, mais toujours une baisse de -12,7% sur l’année.
Le Nasdaq 100 poursuit sa baisse mais de façon plus atténuée ce mois-ci, avec une baisse mensuelle de -1,6%, qui nous amène à une performance annuelle de -22,4%.
En Europe, le CAC 40 affiche une baisse mensuelle de -0,28%, puis de -8,9% depuis le début de l’année. Concernant l’EuroStoxx 50, ce dernier affiche une légère hausse de 0,16% sur le mois de mai, mais ne permet pas de compenser sa baisse annuelle de -12%.
Indices ISR :
Aux États-Unis, le Dow Jones Sustainability Index chute de 3,3% ce mois-ci, et enregistre une performance YTD de -7%. Concernant l'Europe, le CAC40 ESG affiche une performance de +2,89%, et de-10,6% sur l'année.
Politiques monétaires :
Après les premières remontées de taux d’intérêt faites par la FED, c’est au tour de la BCE de mettre en place prudemment les premières mesures contre l’inflation. Deux remontées des taux directeurs ont été annoncées du côté de la BCE, en juin puis en septembre. Quant à laRéserve fédérale des États-Unis, d’autres remontées sont attendues cette année le temps que l’inflation ne se soit complètement stabilisée.
Inflation mondiale annuelle :
États-Unis : 8,5 %
Europe : 8,1 %
France : 5,4 %
Espagne : 8,7 %
Allemagne : 7,9 %
Change : EUR/USD : 1,07 (+1,9% depuis le 30/04/2022)
Crypto-monnaies :
Début d’hiver confirmé sur le marché des cryptomonnaies, ce dernier a subi une baisse de près de 430 milliards de dollars en mai. L’effondrement du projet Terra Luna vient renforcer cette récession.
Les trackers traditionels:
1. Le point Marché Approfondi
Après une première partie du mois assez chahutée, les marchés financiers tentent de tenir le coup sur la fin de ce dernier.
Par ailleurs, le contexte macro- économique ne manque pas de rendre la tâche plus difficile. L'instabilité des marchés s'accentue par l'envolée de l'inflation et les préoccupations géopolitiques.
Après une première hausse des taux directeurs de la Réserve Fédérale, c’est au tour de la Banque Centrale Européenne (BCE) de s’y atteler.
Concernant les marchés financiers, une première éclaircie est observée du coté des marchés américains.
Quant à l'Europe, ces derniers tentent de s’accrocher et finissent le mois légèrement dans le rouge. De façon générale, le marché des actions est toujours marqué par une performance annuelle négative.
Au niveau des principaux indices :
- Le S&P 500 est en baisse de -12,7% depuis le début de l’année malgré sa légère remontée du mois de mai.
- Le CAC 40 est en baisse de-8,91% depuis le début de l’année.
2. Contexte macro-économique :
Depuis le début de l’année 2022, le contexte macro-économique peu favorable pèse lourdement sur l'économie mondiale, et ce mois de mai n’y échappe pas.
Entre envolée de l’inflation, tensions géopolitiques, perturbations du côté de la chaîne d'approvisionnement et politiques monétaires restrictives, ces événements ne manquent pas d'accroître l’instabilité de cette période.
La guerre en Ukraine contribue également à cette dernière, les répercussions négatives se font largement ressentir sur de nombreux points. L’envolée des prix des matières premières et les difficultés d’approvisionnement font craindre une crise alimentaire.
Du côté des politiques monétaires, la BCE se trouve désormais dans les sillages de la FED et vient quasiment rattraper le taux d’inflation des états- unis. Deux séries d'augmentation des taux de 25 points de base sont attendues du côté de la BCE, augmentation plus faible que prévue par de nombreux économistes.
Ainsi, de façon générale, les marchés financiers ont été encore très fluctuants ce mois-ci porté par un contexte macro-économique encore très instable. Notons que les marchés financiers américains semblent être plus résilients ce mois-ci avec une forte remontée du S&P500 sur la dernière partie du mois de mai. Concernant les marchés européens, ils traversent quelques passages difficiles, mais tiennent le choc également, avec un CAC40 qui a fluctué entre 6423 et 6533 points
3. Europe :
En Europe, une forte envolée de l’inflation est observée et la mène à un taux de 8,1% jamais atteint depuis plus de quarante ans.
Sur le plan géopolitique, l’Union européenne a prévu une sixième série de sanctions à l’égard de la Russie. L’importation du pétrole russe depuis la mer devrait réduire de 90% en Europe d’ici la fin de l’année suite à l’embargo récemment annoncé. Cette décision va également impacter le prix du pétrole qui ne cesse d’augmenter, le prix du Baril est passé de 105$ à 115$ sur le mois de mai.
La guerre en Ukraine continue d’apporter son lot d'inquiétudes, la possibilité d’une crise alimentaire pèse lourdement. En effet, beaucoup de denrées alimentaires ont vu leur prix s’envoler.
Alors que la BCE semble plus prudente en termes de politique monétaire, c'est à son tour d’annoncer une hausse des taux directeurs. Ce resserrement monétaire se fera par palier de 25 points de base dès le mois de juillet, puis en septembre.
Bien que la BCE se retrouve de façon contrainte dans les sillages de la FED, les annonces de Christine Lagarde laissent paraître que l’action de la BCE se fera de façon plus prudente et progressive.
Dans la continuité, un arrêt du programme d’achats d’actifs de la BCE est sans doute à l’agenda du mois de juillet.
4. États-Unis :
Le pic inflationniste semble avoir été atteint sur le mois d’avril, les chiffres récemment publiés indiquent un taux d'inflation de 8,3%, contre 8,5% le mois dernier. La remontée des taux de la FED d’un demi point de base semble porter ses fruits.
Par ailleurs, cette dernière a également annoncé qu’elle n'hésitera pas à augmenter ses taux directeurs le temps que l’inflation ne soit complètement maîtrisée.
Plus encourageant, les indices boursiers américains ont légèrement remonté en fin de mois. Après un début assez chaotique, le S&P 500 augmente de 0,67% et le Dow Jones de 0,71% durant le mois de mai. Bien que la performance YTD de ces derniers restent toujours dans le rouge. Du côté du Nasdaq 100, celui-ci poursuit toujours sa baisse avec -1,65% sur la période, ce qui est minime par rapport aux résultats du mois d’avril.
Par ailleurs, le marché des services américains perd de l’élan mais résiste. Le PMI composite (Purshasing Hanger’s Index) indique une baisse de 55,6 en avril à 53,5 en mai. Légère baisse qui correspond toujours à un phénomène de croissance supérieur à 50.
Enfin, du côté du marché de l’emploi aux USA, les chiffres sont plus favorables, lle taux de chômage n’a jamais été aussi bas. Néanmoins, la confiance des ménages ne fait que de diminuer compte tenu d’un taux d’inflation toujours élevé.
5. Asie :
Alors que de sévères mesures de restrictions sanitaires pèsent en Chine depuis près de deux mois, le gouvernement Chinois vient d’annoncer ses premières mesures de déconfinement dans certaines villes.
Les effets économiques de la politique zéro COVID semblent désormais effectifs avec une baisse de l’activité industrielle, de la vente au détail et un ralentissement du marché immobilier. Du côté des ménages, une hausse du chômage est observée, ajoutée à ceci une baisse de confiance et du pouvoir d’achat de ces derniers.
Suite à ceci, les autorités ont décidé d’adopter un plan de relance économique en baissant les taxes sur les biens de consommation ou encore les taux des crédits hypothécaires. Il reste à voir si ces mesures seront suffisantes pour relancer l’économie chinoise.
6. Conclusion :
Le contexte macroéconomique continue à impacter fortement la santé des marchés financiers. Malgré une remontée des indices boursiers américains en fin de mois, les conflits géopolitiques, le contexte sanitaire et l’envolée de l’inflation pèsent lourdement sur la tension du marché des actions. Ceci se manifeste notamment par une baisse du cours des actions en Europe et en Asie, des prix du pétrole toujours élevés et une volatilité maintenue sur l’ensemble des bourses.
Les actifs les plus risqués tels que les cryptomonnaies subissent de plein fouet la défiance des investisseurs avec une confirmation d’un “début d'hiver des cryptomonnaies”.
Aucune classe d’actif n’échappe à la tendance baissière du marché, y compris les obligations, qui sont habituellement plus résistantes en cas de récession. Ceci est particulièrement influencé par la forte inflation accompagnée des politiques monétaires plus restrictives.
Pour le mois de juin, les gérants restent prudents et extrêmement vigilants face à l’attitude des banques centrales au regard de l’inflation. La politique monétaire sera en effet le grand jeu d’équilibriste des prochains mois, entre remontée progressive des taux visant à juguler une inflation calamiteuse pour le pouvoir d’achat des ménages et nécessité de ne pas tuer le patient avec le remède, c’est à dire étrangler une économie encore fragile en cas de remontée de taux trop rapide.
Les portefeuilles voient ainsi se développer des enveloppes cash plus importantes, jusqu’à 10 à 15% des portefeuilles ainsi qu’un renforcement des stratégies optionnelles (fonds de hedge, produits structurés) ou investissements alternatifs (foncières immobilières) visant à obtenir des rendements corrélés d’un marché à risque.