Il existe plusieurs manières d’investir avec de l’impact. Les approches dépendent de plusieurs facteurs et peuvent avoir des résultats différents. Dans cet article, découvrez comment devenir un investisseur à impact, quel que soit votre profil de risque et de rendement.
Pour devenir investisseur à impact, il est essentiel de définir ses objectifs financiers et d’impact. Pour ce faire, plusieurs éléments sont à prendre en compte :
- Les dynamiques familiales
- Le temps et les ressources disponibles
- L’impact souhaité
- Son aversion au risque
- Sa thèse d’investissement (voir article 4)
- Tout autre élément pertinent à votre situation
Les différentes approches possible
A l’image de réseaux d’investisseurs à impact comme Toniic, il est commun de distinguer deux approches différentes
- L’approche “ carve out ” consiste à utiliser une partie de son capital financier pour faire de l’investissement d’impact. C’est à dire qu’un pourcentage prédéterminé de son patrimoine est dédié aux investissements dans des fonds d’impact ou des entreprises sociales, sans chercher à atteindre des objectifs sociaux ou environnementaux dans le reste du portefeuille. Cette approche est intéressante pour les nouveaux investisseurs à impact, afin de s’instruire et de faire ses premiers investissements sans nécessairement avoir une stratégie de portefeuille complète. Cependant, en ne considérant qu’une partie du portefeuille, on assume la possibilité d’avoir un impact net négatif sur l’ensemble du patrimoine.
- L’approche portefeuille est une stratégie d’impact qui englobe l’ensemble du patrimoine ou des investissements présents dans le portefeuille. L’accent est mis sur l’impact net de l’ensemble du portefeuille, l’objectif étant bien sûr que celui-ci soit positif. Les points positifs incluent l’alignement de l’ensemble du portefeuille sur vos valeurs; et la probabilité d’avoir un impact plus important car tout le patrimoine est dédié à l’investissement d’impact, en respectant bien évidemment vos objectifs financiers, la diversification et votre aversion au risque. Adoptée par les investisseurs à impact expérimentés ou sophistiqués, cette approche requiert néanmoins plus de temps et il est parfois difficile de trouver des investissements à fort impact dans toutes les catégories d’actifs.
Concrètement, quelle est la différence ?
Si vous utilisez la première approche (carve-out), il est possible d’attribuer une partie réduite de votre portefeuille à des investissements dans des sociétés privées à impact. Ces investissements non cotés sont plus risqués de par leur nature (risques d’illiquidité, risques de perte totale ou partielle du capital investi) mais peuvent également avoir un impact plus fort car c’est souvent ces startups qui contribuent réellement aux solutions des grands enjeux. Pour plus d’informations sur la contribution des sociétés, vous pouvez (re)lire l’article 3 de notre série. D’autre part, avec la seconde approche, qui alloue tout le portefeuille à l’investissement d’impact, d'autres éléments sont à prendre en considération. Notamment, les besoins de liquidité de chacun, la diversification au sein des et entre les classes d’actifs, et la dé-corrélation des risques. Pour cela, le patrimoine sera placé sur une variété de classes d’actifs comme les obligations, les actifs réels (immobilier, infrastructure), les sociétés et fonds cotés ainsi que les investissements privés. Ceci permettra d’avoir un portefeuille diversifié et aligné avec vos valeurs, avec plus ou moins d’impact pour chaque investissement selon la classe d’actif, l'attente de rendement et le risque.
Comment être considérée comme investisseur responsable ?
Les start up et entreprises non cotées qui intègrent l’impact au cœur de leur modèle économique sont souvent mentionnées comme exemples concrets pour contribuer aux enjeux globaux. Mais les grandes entreprises peuvent également avoir un impact énorme, notamment si elles adaptent leurs pratiques et transitionnent vers des modèles plus durables. En outre, si ces sociétés sont cotées en bourse, elles présentent moins de risques d’illiquidité que les investissements privés en capitaux propres. Il est donc possible d’être un investisseur responsable sur toutes les classes d’actifs, en prenant en compte les trois paliers de la finance durable : le filtrage négatif, l’intégration de critères ESG et l’impact.
La première étape de la finance durable est le filtrage négatif (negative screening), une approche utilisée par les investisseurs pour éviter des secteurs controversés auxquels ils ne veulent pas que leur argent soit associé. Cette méthode élimine les secteurs qui sont contraires aux valeurs de l’investisseurs. Généralement, ces secteurs sont ceux de l’armement, de la drogue, du tabac, de l’alcool, de la pornographie ou encore du jeu.
Vient ensuite l’intégration des critères ESG - Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance. La prise en compte de ces critères suit le raisonnement suivant : la performance extra- financière est corrélée avec la performance financière. Si une entreprise a des pratiques de gestion des critères ESG laissant à désirer, son rendement risque de faiblir dans le futur car elle ne se sera pas préparée à être une entreprise responsable. La prise en compte de ces critères extra-financiers permettent, entre autres, d’obtenir le label ISR - Investissement Socialement Responsable.
Enfin, la pratique de l'investissement à impact vient compléter celles de l'exclusion sectorielle et d'intégration ESG, afin de ne plus seulement minimiser les effets néfastes, mais réellement concilier un rendement financier compétitif et un impact social et environnemental positif. Ces pratiques s’accordent parfaitement à la nomenclature de l’Impact Management Project : le negative screening vise à éviter de faire du mal, les critères ESG à bénéficier aux parties prenantes et l’impact investing à contribuer aux solutions. Bien que les deux premiers niveaux soient des caps primordiaux, seul l’impact investing a la capacité de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux.
Chez KIMPA, nous accompagnons les investisseurs dans toute leur démarche vers l’impact via le levier de leur capital. Une fois les objectifs et la situation patrimoniale de l’investisseur définie selon son profil de risque, sa situation civile, fiscale et financière, ainsi que ses thèmes d’impact, il se voit alors proposer une structuration patrimoniale personnalisée.
- Le premier temps de la démarche est de proposer aux clients les solutions leur correspondant d’un point de vue purement patrimonial, afin de sécuriser et faire fructifier le capital familial. Cela passe, notamment, par des recommandations sur des produits financiers (cotés ou non cotés), assurantiels et immobiliers.
- Le second temps de la démarche vise à mettre en œuvre cette stratégie patrimoniale au regard d’un impact positif. Cela passe alors par une qualification et une sélection (i) des partenaires démontrant une réelle démarche et ADN de durabilité, (ii) des produits financiers intégrant systématiquement ces critères responsables et (iii) des mandats de gestion ISR et à impact.
Par où devez vous commencer ?
Quelle que soit la répartition des actifs, la création d’une théorie du changement est l’une des étapes majeures pour définir une stratégie d’investissement à impact. Que vous choisissiez de dédier une partie ou tout votre patrimoine à l’investissement d’impact, il est essentiel de définir le ou les problèmes auxquels vous souhaitez contribuer et comment cela va se réaliser.
Pour ce faire, sont un excellent point de départ, vous pouvez de notre série pour comprendre comment créer sa thèse d’investissement à impact.
La théorie du changement consiste à cartographier les étapes nécessaires pour accomplir un impact souhaité.
- Pour commencer, un problème précis est défini. Il peut s'agir d' un problème local ou global, grave ou moins grave, mais c’est une situation ou une difficulté pour laquelle un changement est souhaité. Dans notre exemple, le problème est que beaucoup de logements énergivores (gourmands en énergie) sont à la fois coûteux pour leurs habitants et émettent une quantité élevée de gaz à effet de serre.
- Ensuite, les inputs ou “entrées” qui vont pouvoir avoir un effet sur ce problème sont identifiés. Ce sont la plupart du temps des investissements financiers et la mise à disposition de capital humain. Par exemple, investir dans une entreprise qui fait de la rénovation immobilière en améliorant la performance énergétique des bâtiments. Les inputs seront alors financiers (investissement dans l’entreprise) et humains (travail fourni par les salariés de cette entreprise de rénovation).
- Ces inputs vont mener à des produits tangibles. Dans ce cas, les rénovations permettront d’obtenir des foyers mieux isolés et moins d’énergie consommée par surface.
- Puis nous pouvons mesurer les résultats obtenus grâce à ces produits. Dans notre exemple, une étude du cabinet Citizing calcule que c’est une économie moyenne de 616€ par logement qui sera réalisée en évitant les passoires énergétiques. De plus, le confort thermique des habitants sera également accru.
- Tout ce cheminement mène à un impact. C’est une amélioration réelle sur le long terme. Pour en revenir au problème des logements énergivores, leur rénovation permettra aux foyers d’économiser et donc d’avoir un pouvoir d’achat augmenté. Ils verront également des améliorations sanitaires et une réduction des gaz à effet de serre.
Et pour aller plus loin
Deux approches existent pour être investisseur à impact : investir une partie seulement du patrimoine (carve-out) ou l’ensemble du portefeuille avec une stratégie d’impact. Il est possible d’investir tout son portefeuille en prenant en compte la dimension d’impact, tout en respectant une allocation optimale selon son profil de risque et de rendement. Quelle que soit l’approche choisie, il faut définir une théorie du changement, afin d’investir de manière ciblée et de pouvoir réellement contribuer aux solutions des enjeux globaux.
Le prochain épisode de la série Devenir Investisseur à Impact vous expliquera comment choisir l'équipe qui vous entoure dans votre voyage vers l'impact : quelles sont les activités clés et qui peut s'en charger.
Cet article fait partie de la série Devenir Investisseur à Impact, qui explore les dessous de l'impact investing, ses caractéristiques et les différentes approches. Retrouvez les autres articles de cette série.
Si vous souhaitez devenir un investisseur à impact, rapprochez-vous de vos conseillers en investissements financiers spécialisés en impact investing qui pourront vous aider à mesurer et connecter les trois dimensions que sont le rendement, le risque et l’impact, et ce à l’image de votre situation patrimoniale et de votre profil d’investisseur.