Bien au-delà des cryptomonnaies, la Blockchain peut apporter de réelles solutions à des problématiques sociales et environnementales.
Au cours des trois dernières années, la Blockchain et les produits l’utilisant (cryptomonnaies, NFT…) ont connu une croissance exponentielle. En effet, le nombre de projets, de sociétés ou encore de fonds utilisant ou ayant parié sur cette technologie, témoignent de son importance croissante. Cependant, force est de constater que parallèlement à cette croissance, un problème énergétique majeur s'est créé. Face à cette technologie qui s'ajoute à toute l'industrie existante et qui semble devoir exister pour les décennies à venir, grâce à ses nombreux cas d'usage, il est indispensable de trouver des solutions concrètes pour résoudre la question de son empreinte carbone. C'est pourquoi Kimpa vous propose une nouvelle série d'articles dédiés aux crypto-monnaies, au programme aujourd’hui : comment la blockchain peut-elle servir des projets à impact ?
LA BLOCKCHAIN …
Derrière toutes les crypto-monnaies se cache, bien qu’il existe des variantes, une technologie commune : la blockchain.
Le succès et l’explosion récente qu’a connue cette classe d’actif sont notamment explicables par la technologie pluridisciplinaire sous-jacente : la blockchain et ses spécificités.
En effet, ces dernières ont rassuré et convaincu les investisseurs de la solidité des projets.
Pour rappel, on note 3 caractéristiques majeures, propres à la Blockchain :
- Décentralisée
- Traçable
- Infalsifiable
Ces propriétés offrent la possibilité de stocker et de vérifier les données de tous par chacun, sans l’intervention d'un organisme de contrôle centralisé. Permettant ainsi de se protéger de toute attaque ou défaillance informatique.
De plus, la blockchain est basée sur une multitude d’ordinateurs à travers le monde qui génèrent par essence, plusieurs milliers de copies du registre disséminées au fil des continents.
Cette notion de décentralisation est un élément essentiel du climat de confiance au sein du réseau. Contrairement au système bancaire où chaque établissement possède les données de ses clients.
De ce fait, pour pirater les données, il faudrait pouvoir accéder à chaque exemplaire et quand bien même plusieurs ordinateurs seraient défaillants, des milliers de fichiers subsisteraient intacts.
À l’étude de cette technologie et de ses nombreux avantages, il paraît évident que la protection des données, la sécurité et la rapidité d'exécution qu’offre la Blockchain permet d’envisager de nombreuses applications autres que les crypto-monnaies.
Et l’application est déjà en marche. On observe au sein de cet écosystème la naissance de nombreux projets visant à implanter la blockchain comme solution, dans des domaines aussi variés que l'industrie ou les organisations à but non-lucratif sociales et environnementales.
… AU SERVICE DES DONS ET ORGANISMES D’INTÉRÊT GÉNÉRAL
L’implémentation de la blockchain à ce type d’activités semble particulièrement intéressante. En effet, elle offre la possibilité de tracer l’argent du donateur au bénéficiaire et ainsi d’avoir la certitude que le bénéficiaire perçoit l’intégralité du don.
Les flux financiers ne pourraient donc plus être captés en chemin par des personnes malintentionnées.
Dans ce cas précis, l’utilisation de la technologie Blockchain permet de répondre concrètement à une problématique, très répandue et extrêmement dommageable, de détournement des fonds.
« Quand une ONG envoie 100 euros de l’hémisphère nord à l'hémisphère sud, seulement 40 sont dépensés sur place. La promesse de la blockchain, c’est de pouvoir suivre l’argent et faire en sorte qu’il y en ait 90 qui arrivent effectivement sur le terrain aux mains du bon destinataire.» selon Jacques-André Fines Schlumberger, directeur opérationnel de Blockchain for Good.
À ce jour le secteur associatif en est encore à l'expérimentation, et l'utilisation de cette technologie n’est pas encore rentrée dans les mœurs. Mais les premiers tests d’applications présagent d’un bel avenir.
Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a par exemple développé grâce à la technologie blockchain, le suivi d’un programme de repas scolaires en Tunisie.
… AU SERVICE DE LA LUTTE CONTRE LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Il semble que la Blockchain puisse aussi apporter une solution concrète à l'un des plus grand enjeux de notre siècle : le réchauffement climatique.
Et notamment, en s'implantant sur le marché des quotas carbone.
Créé en 2005 par l'Union Européenne dans le cadre du protocole de Kyoto, le marché du carbone a pour vocation de limiter les émissions de gaz à effet de serre via des quotas d'émissions, pouvant être échangés.
Chaque industriel soumis au marché, devant restituer, en fin d'année, autant de quotas que de CO2 émis.
L'information et la donnée sont au coeurs de ce marché. En effet, il s'agit d'une part de consigner les émissions dans un registre européen et de s’assurer de l’exactitude des informations transmises.
L’utilisation de la blockchain semble parfaitement répondre à ces prérogatives en permettant une automatisation des transactions entre les parties tout en conservant fiabilité et sécurité.
« Le marché des crédits carbone est extrêmement opaque, et nous pensons que la demande de compensations carbone dépassera rapidement la vitesse à laquelle l’offre peut être augmentée.(…) La tokénisation est une solution évidente(…) » Arianna Simpson, Associé -16z crypto
L'utilisation de cette technologie pourrait ainsi permettre de rendre ce marché plus efficace et d’éviter la résurgence d’épisode criminel. L'épisode que le marché a connu en 2008 avait montré les failles du système et souligé à posteriori la pertinence d’une implémentation de la Blockchain.
C’est en tout cas la solution proposée par la Veridium Foundation, financée notamment par IBM, qui a développé une place de marché du crédit carbone, utilisant la blockchain ou encore de l'entreprise Flowcarbone fondé par Adam Neumann (à l'origine de WeWork).
… AU SERVICE DES PROJETS À IMPACT
Pour atteindre les objectifs de développement durable fixés par l’ONU d’ici à 2030, il a été estimé qu’il faudrait diriger entre 5 et 7 000 milliards de dollars d’investissement par an.
Face à ces objectifs qui sont, à ce jour, loin d’être atteints, il semble que la Blockchain puisse servir cette cause.
En effet la puissance de cette technologie, sa scalabilité et sa dimension mondiale apparaît être un outil très intéressant pour financer des startups à impact et accélérer leur développement afin qu’elles servent au mieux leurs raisons d'être (climat, société…)
C’est la proposition de la société Cardashift le premier launchpad communautaire basé sur la blockchain Cardano (ADA) ayant pour vocation d'apporter des financement aux porteurs de projets à impact.
L’accompagnement dispensé est double. En plus du soutien financier, la structure accompagne les projets 6 mois après leur lancement, jusqu’à les aider à trouver leur rentabilité.
Souvent attaquée pour son empreinte environnementale, la Blockchaine semble avoir cependant des belles opportunités d’application à venir au service de causes sociétales et environnementales et une marge de progression importante, notamment grâce à l'utilisation de protocoles plus vertueux tels que le Proof of Stake.