La tendance générale sur le marché s’est montrée positive sur ce dernier mois, les investisseurs décident de voir le verre à moitié plein.
Le Point Marché
La tendance générale sur le marché s’est montrée positive sur ce dernier mois, les investisseurs décident de voir le verre à moitié plein.
Aux États-Unis, malgré l'amélioration des principales statistiques de l’inflation, le discours des membres de la FED reste ferme sans donner plus de prévisions sur la baisse des taux.
Au contraire, les conditions en Europe semblent adéquates pour que la BCE commence le cycle expansionniste, même s’ils ont pris plus de temps à durcir les conditions de crédit.
Sans plus de visibilité sur la résolution des conflits géopolitiques, les tensions commerciales entre les Etat-Unis et la Chine s'accentuent et remettent en question le système de libre-échange qui a poussé la mondialisation sur ces dernières décennies.
Les marchés semblent aborder avec optimisme ce cadre, sous une optique de certitude concernant la baisse des taux, notamment aux Etats-Unis, la question est maintenant “quand?”.
Impact sur les marchés financiers
Le sentiment bullish des marchés qui s’est consolidé en fin 2023, paraît reprendre de la force après un mois d'avril mitigé du fait de perspectives économiques en berne:
En Europe, l’indice phare l’EUROSTOXX 50 reprend environ +3% après une chute de presque -2% sur le mois passé.
À son tour, les mouvements sont plus accentués aux État-Unis où la chute de -4% a été compensée par une croissance d'environ 6% sur le mois de mai pour le S&P 500, une tendance d’autant plus vraie pour les valeurs technologiques avec presque 9% de gain depuis le début du mois.
L’indice MSCI World récupère également les 5% sur le mois d’avril avec un rebond particulièrement fort du marché Chinois.
Le point macroéconomique
En Zone Euro
Sur le vieux continent, les perspectives continuent à s'améliorer, le PMI composite de la zone est ressorti à 52,3 sur ce dernier mois.
Les critiques furent fortes pour le temps que la BCE a pris pour augmenter les taux directeurs, les signaux indiquent que la BCE va débuter son cycle expansionniste avant les États-Unis.
En effet, depuis quelques mois, la croissance économique dans la zone est très basse, voire négative sur certains pays (l'Allemagne notamment) et l’inflation a fortement diminué pour se rapprocher de l’objectif des 2%.
Ces données constituent un scénario idéal pour amorcer la baisse des taux directeurs.
En effet, sans avoir subi un choc important, l’optimisme s’installe en Europe, notamment grâce à une activité économique qui s'accentua et le maintien du pouvoir d’achat des ménages.
Cette tendance étant en bonne route, c’est le principal argument pour penser que la baisse de taux dans l’eurozone est à venir prochainement pour un total de 3 baisses en 2024.
Cependant, la résilience est notamment entretenue par le secteur de services, au contraire, même si l'industrie s'améliore légèrement, elle reste en retard.
De plus, il faut remarquer une évidente asymétrie entre pays, En Allemagne, le choc de la guerre en Ukraine continue à être absorbé mais la récente décision de la Chine concernant la limitation des voitures étrangères se fait sentir. La France, encourage l’investissement national avec nombreux projets industriels en gestation, même si le ratio de dette est élevé et un le coût de la main d’oeuvre limite l’investissement étranger;
Les pays du Sud, tels que l’Espagne et le Portugal affichent une croissance particulièrement bonne sur le continent.
Aux Etats-Unis
Ils ont commencé le mois avec des bonnes nouvelles avec une inflation conforme aux prévisions avec une stabilisation de la PCI core à 2,8%.
L’abondance de capital post-pandémie semble être arrivée à la fin, ce qui devrait limiter le “revenge spending” qui avait alimenté partiellement la hausse de prix en boostant la consommation.
Cependant, la crainte d’une “dette phantom” se renforce, avec une culture de “buy now pay later” qui ne peut pas être mesurée mais qui s’intensifie, notamment parmi les jeunes.
Par ailleurs, les loyers, qui contribuent à environ un tiers de l’inflation, ne cèdent pas et continuent à augmenter dans les zones urbaines.
À cela s’ajoute un coût de production qui aussi continue à augmenter et contrebalance la création d’emplois qui ralentit quelque peu.
Nous constatons qu’à 6 mois des élections, peu importe le résultat, le nouveau président va continuer le déploiement d’une stratégie protectionniste, particulièrement forte envers la Chine, avec le but de renforcer leur hégémonie mais avec des potentielles répercussions inflationnistes.
Compte tenu de ces éléments, la FED ne donne pas plus de visibilité qu’avant avec un discours ambigu. Ils reconnaissent des bonnes nouvelles mais restent toujours très attentifs aux statistiques, certains membres considérant toujours la hausse des taux comme une alternative. Or, les marchés préfèrent anticiper avec optimisme et continuent une évolution remarquable, notamment au niveau de la Tech poussé par l’intelligence artificielle.
Les BRICS+
Au niveau de la Chine, la tendance d’inonder le monde retourne et se renforce grâce à leur surcapacité industrielle sur le prétexte d'efficience productive”. Or, la volonté mutuelle d’échanger avec les États-Unis n'arrête pas de se resserrer, ce qui peut indiquer que les flux se tourneront vers l’Europe, encore pratiquante du libre échange et ses pays alliés tels que la Russie, Iran et Turquie. Cependant de la procuration est visible aussi, les taux d'intérêt sont historiquement bas.
Dans le reste de pays émergents, des plans de relance sont déjà en route. À cela s'ajoute le durcissement des conditions financières aux États-Unis qui répercutent sur un USD plus faible, au bénéfice des chaînes productives de ces pays.
Notre vision
Sur les marchés actions, les actions US semblent une bonne alternative, avec un investissement progressif pour faire face à tout changement de ton de la part de la FED. Le secteur technologique est toujours intéressant même si certaines valorisations ont rapidement atteint des records, de la volatilité peut être attendue mais la tendance est haussière de long terme.
Les valeurs européennes reprennent de l'attractivité au vu du cycle économique qui devrait bénéficier à l’ensemble de l’économie. Un mix entre de l’indicielle, pour suivre la tendance de croissance et de la gestion active pour bénéficier de l'essor de petits et moyens capitalisations peut être bénéfique.
Les pays émergents semblent avoir encore du potentiel au vu de leur forte demande interne et leur montée en puissance. Les grandes entreprises ainsi que les projets portant sur l’infrastructure sont une bonne alternative pour accompagner ce développement.
Sur les marchés obligataires, nous conservons nos convictions sur le crédit IG Euro et US, sur des durations maximum de 5 ans, La prime de risque étant basse, donne de façon générale un regard optimiste sur l’avenir et réduit l'intérêt pour des placements HY avec des durations longues.
Les produits structurés avec barrière de protection importante (-50% ou plus) continuent de présenter un intérêt pour garder une exposition aux marchés, tout en réduisant les risques qui sont toujours présents, notamment aux États-Unis et Chine.
Enfin les fonds monétaires conservent un intérêt sur des placements court terme, leur attractivité devrait se réduire de façon corollaire au début de la baisse des taux.
Indices : au 29/05/2024